27 septembre 2017

Bivouac au sommet du Grand Veymont

Voilà une belle randonnée mythique sur le plus haut sommet du Vercors. Appréciée par de nombreux randonneurs, cette balade nous gratifie de superbes points de vues sur le Mont Aiguille, la barrière orientale du Vercors et toutes les chaînes de montagnes de Belledonne, des Ecrins, du Dévoluy et côté sud-ouest les incontournables 3 Becs. 

Je rappelle que si le Grand Veymont est le plus haut sommet du Massif du Vercors d'un point de vue géologique (2341 m), il a été supplanté par le Rocher Rond (2453 m) au niveau du Parc Naturel Régional du Vercors depuis que Lus-la-Croix-Haute a été rattaché à celui-ci en 2008. Le Rocher Rond fait parti du Massif du Dévoluy et se trouve être aussi le point culminant du département de la Drôme.

J'étais un peu réticent à entreprendre cette randonnée, non pas pour sa difficulté, mais plutôt pour sa surfréquentation... Pour cela j'ai choisi un jour de semaine hors périodes de vacances avec une météo pas trop favorable.
Et bien malgré tout, le premier jour il y avait bien une vingtaine de personnes au sommet dans l'après-midi. Une fois tout ce monde redescendu dans la vallée, un dernier randonneur solitaire, Jacques, a émergé du brouillard vers 17h30.
Après une sympathique discussion et quelques clichés faits sur moi, à l'improviste et en toute discrétion, Jacques à poursuivi son chemin... vous pouvez retrouver le reportage de son épopée de plusieurs jours : ICI

J'ai passé la soirée tranquille, seul au monde, face au soleil couchant, puis une nuit à l'abri au fond de mon sac de couchage avec un ciel un peu bouché qui ne m'a pas permis d'admirer les étoiles et la voie lactée.

Le lendemain matin après un beau lever de soleil et un joli ciel enfin dégagé, quelle ne fut pas ma surprise en redescendant du sommet de croiser à intervalle régulier pas loin d'une soixantaine de randonneurs partis à l'assaut du Grand Veymont. C'était un jeudi !
Quand je vous dis que c'est surfréquenté, je ne l'invente pas.... Et qu'est-ce que ça doit être en période de vacances !

Allez... Place aux photos !


Difficulté : TBM
(Légende des difficultés sur la page "Cotation")                                                                                    *Avertissement*

  • Durée hors pauses : 6H30
  • Longueur totale : 10.00 km Aller-Retour
  • Dénivelé positif cumulé : 1050 m


Retrouvez tous les détails techniques et le téléchargement du fichier GPS de cette randonnée sur mes pages  VisuGPX



Liens : Photosphère à 360° depuis le sommet du Grand Veymont



Cette belle randonnée débute au parking du domaine nordique de La Ville à Gresse-en-Vercors avec une belle vue sur le Grand Veymont qui se dresse derrière la réserve d'eau colinéaire

La balade, en direction du Pas de La Ville, débute par un joli chemin en sous bois

Une fois sorti du sous bois, le sommet revient dans notre ligne de mire

Le ciel commence à s'ennuager au-dessus de ce beau sentier pierreux

Arrivée au Pas de La Ville
Ce petit col permet de voir la vallée du Trièves à l'Est et les Hauts Plateaux du Vercors à l'Ouest

En attaquant la partie un peu plus raide de la grimpée, on a une belle vue sur Pierre Blanche


Après quelques efforts pour franchir de beaux pourcentages de pente, j'arrive à 2160 mètres au niveau de Chante-Lauze avec une belle vue sur les Ecrins coupés en tranches par les rayons du soleil filtrant à travers la masse de nuages moutonneux

En chemin, je croise la route d'un lagopède avec sa tenue d'été pour se confondre avec son environnement (il est entièrement blanc en hiver)

Un peu plus loin, une silhouette se détache à l'horizon et me rappelle un animal familier dans ces contrées

Je touche au but et le Mont Aiguille se dévoile à moi par intermittences entre les nombreux nuages

Si les cairns ne suffisent plus à vous guider, pas de panique ! Les Chocards à bec jaune vous indiqueront la bonne direction...

Les bouquetins ne sont vraiment pas incommodés par la présence des randonneurs


Là-bas au fond, éclairé grâce à une trouée dans les nuages, se trouve Gresse-en-Vercors

Un petit Accenteur alpin


Un beau Chocard à bec jaune... (et à pattes rouges)

Il mènent la sarabande autours de mon campement dans l'espoir de récupérer quelques miettes de mon casse-croûte

Au moment où je dressais ma toile de bivouac, Jacques est apparu, sortant des nuages comme un fantôme
Tel un paparazzi il a shooté cette photo sans que je ne m'en aperçoive... mais c'est pour une bonne cause, car cela alimente en photos les beaux reportages très détaillés qu'il publie sur le site "Randonner-leger.org"
Je précise qu'il demande toujours à la personne photographiée l'autorisation de publier ces photos...
Voir son reportage ICI



En attendant la fin de l'après-midi, je pars à la rencontre d'un groupe de bouquetins qui paissent tranquillement sur le versant occidental du Grand Veymont , juste en-dessous du sommet
Ce groupe est constitué d'étagnes avec quelques petits
Mais où sont donc passés les mâles ?

Ce jeune bouquetin, pas du tout apeuré, va passer la soirée à tourner autour de mon bivouac






Au soleil couchant...
...le ciel et les nuages prennent...
...de belles couleurs

Au petit matin, les rayons du soleil irisent les creux de vallées


Plus le soleil s'élève dans le ciel, plus la grosse partie des nuages de la veille va se volatiliser et nous laisser voir à l'horizon la silhouette des 3 Becs



La barrière orientale du Vercors magnifiquement illuminée par le soleil levant

Après avoir replié ma toile de bivouac qui était bien abritée dans l'enceinte du muret de pierres sèches, je vais prendre le chemin du retour en direction du Pas de La Ville et de Gresse


A l'extrémité de la partie visible de la barrière orientale du Vercors on a une jolie vue sur la Grande Moucherolle avec deux bouquetins en vadrouille

Passage au niveau de Chante-Lauze

En arrivant au Pas de La Ville, j'aperçois sur le versant sud de Pierre Blanche un groupe de bouquetins mâles
Je décide de faire un détour jusqu'à eux avant de poursuivre ma descente

La voilà donc la harde de boucs et d'éterlous (des jeunes mâles) que je cherchais du côté du Grand Veymont où il n'y avait que des étagnes (des femelles)

Il s'avère que après la période du rut qui dure de décembre à fin janvier, chaque harde vie séparée le reste de l'année

Dans ce secteur, les femelles se regroupent sur les pentes du Grand Veymont alors que les mâles résident de l'autre côté du Pas de La Ville sur les versants de Pierre Blanche

Les bouquetins mâles sont reconnaissable d'assez loin grâce à leurs cornes qui peuvent atteindre de 0,70 à 1,00 mètre d'envergure





Avant de rejoindre le sous bois, on a une belle vue sur Gresse et la Grande Moucherolle à gauche

Les belles couleurs d'automne

Les cynorrhodons (fruits des rosiers sauvages) commencent à arriver à maturité, prêts à être récolté pour faire de la confiture

La fin de la randonnée se rapproche et...
...se termine en arrivant à Gresse avec un dernier regard sur cette fabuleuse montagne qui vaut vraiment le détour malgré sa forte fréquentation

Voilà comment on montait au Pas de La Ville au début des années 1900

Trace de la balade en bleu sur carte IGN - © GEOPORTAIL